Le journaliste scientifique Jérémy Anso a publié le 5 juin 2014, sur son blog d'information « Dur à Avaler », un article incendiaire pour « régler ses comptes » avec la Fédération Française des Diabétiques (FFD) [1].
Il accuse cette association, supposée protéger les malades du diabète, de publier :
des « recommandations dangereuses » allant « exactement dans le sens opposé d'une rémission d'un diabète par l'alimentation ».
Je conseille à toutes les personnes concernées de lire cet article en entier (voir référence en bas de cette lettre).
Car ce qu'il dénonce est exact : de manière très étonnante, choquante même, la documentation produite par la Fédération Française des Diabétiques (FFD) pour les malades tourne rapidement le dos aux méthodes efficaces et scientifiquement prouvées, pour placer sous de beaux projecteurs les médicaments antidiabétiques peu recommandables [2].
Évitez les médicaments contre le diabète
Les médicaments contre le diabète de type 2, c'est comme le pipi au lit.
Sur le coup, ça fait du bien… mais très rapidement, vous réalisez que vous auriez mieux fait de vous abstenir.
Il existe de nombreux médicaments qui paraissent efficaces : vous continuez à manger et à vivre comme avant et, en gobant de simples pilules, votre taux de sucre redevient normal ! Un miracle…
Malheureusement, ces médicaments perturbent votre métabolisme, vous font grossir, aggravent vos déséquilibres. Vous êtes de plus en plus malade.
Rappelons que les personnes atteintes du diabète de type 2 onttrop de sucre dans le sang.
Ce problème provient d'une alimentation trop riche en sucres (glucides), du manque d'activité physique et plus rarement d'une prédisposition génétique.
Or, il est dangereux d'avoir trop de sucre dans le sang : cela abîme les nerfs, les vaisseaux sanguins, ce qui peut détruire les yeux, provoquer des gangrènes nécessitant des amputations, et augmente fortement le risque d'accident cardiaque.
Normalement, pour éviter d'avoir trop de sucre dans le sang, le pancréas fabrique de l'insuline, une hormone qui force les cellules à absorber le sucre du sang, ce qui fait baisser le taux de sucre.
Mais plus vous fabriquez d'insuline, plus les cellules s'habituent. Elles deviennent résistantes à l'insuline. Votre pancréas fabrique donc de plus en plus d'insuline et s'épuise. À ce stade, le diabétique de type 2 est obligé de s'injecter de l'insuline pour survivre, et de plus en plus, ce qui le fait encore grossir et augmente les risques de complication du diabète. C'est donc une évolution de la maladie qu'il faut éviter à tout prix.
Or, il existe un régime qui permet de lutter contre le diabète de type 2.
Une grande étude de 2011 a montré « le rôle protecteur de l’alimentation méditerranéenne sur de nombreux facteurs de risques du diabète, comme le tour de taille, l’hypertension artérielle et sur le diabète lui-même [3]. Il s'agit d'une alimentation à base de céréales complètes, beaucoup de légumes, surtout légumes à feuilles, des fruits, du poisson, de l'huile d'olive, peu de viande, peu de produits laitiers. Par contre, le fromage de chèvre ou de brebis frais sont consommés, ainsi qu'un ou deux verres de vin rouge par jour. Sinon, de l'eau et pas de produits sucrés.
D'autre part, des études ont montré « le rôle extrêmement positif d’un jeûne intermittent sur le métabolisme des hommes, et notamment pour le cas du diabète de type 2 » [4] et « un rétablissement des fonctions endocrines des cellules bêtas du pancréas (la sécrétion d’insuline) lors d’une restriction calorique »[5].
Mais la Fédération Française des Diabétiques ne parle d'aucune de ces études.
Au contraire : elle passe la solution du jeûne intermittent totalement sous silence. Pire, elle ose affirmer que les diabétiques de type 2 ne doivent suivre aucun régime particulier !!
Pas de régime particulier pour les diabétiques de type 2 ??
Vous avez bien lu : la Fédération Française des Diabétiques ne conseille aucun régime alimentaire particulier pour les diabétiques de type 2 [6]. Alors même que l’alimentation fait partie des causes directes de la maladie !
Elle leur recommande au contraire en toutes lettres de suivre le même régime que celui conseillé à la population générale par les autorités : à savoir des féculents à chaque repas et trois à quatre produits laitiers par jour.
Ce régime consiste pourtant à absorber 50 à 55 % des apports caloriques sous forme de glucides (sucres), une catastrophe pour la glycémie. Concernant les produits laitiers, Jérémy Anso rappelle que :
« le lait est une bombe à insuline, car il possède un index insulinémique élevé ». Manger 4 portions de produits laitiers, « c’est 4 à 48 g de sucres (8 à 10 carrés de sucre) avec le même impact sur votre glycémie que du pain blanc ! Bref, une catastrophe pour le pancréas, le foie et bien d’autres. »
Comment la FFD peut-elle se permettre de donner de tels conseils aux malades ??
Financé par les sociétés pharmaceutiques et… Coca-Cola !
La FFD reçoit des fonds importants des sociétés pharmaceutiques : 857 000 euros en 2012.
Par ailleurs, elle a reçu en 2012 la somme de 300 000 dollars de la Fondation Coca-Cola, qui sponsorise sa brochure destinée aux diabétiques [7] !
En ce qui me concerne, j'ai une vraie réticence à penser que la FFD est dans le mensonge vis-à-vis de ses malades uniquement dans le but de plaire à ses sponsors.
Concernant les fonds versés par Coca-Cola, on peut imaginer que ce don vienne d'une entreprise qui se dit : « La boisson que je vends est bourrée de sucre et très mauvaise pour la santé. Consommée dans le cadre d'un régime déjà trop riche en sucre, elle contribue à donner le diabète de type 2. Je vais donc financer les associations qui promeuvent un régime et un mode de vie sain, anti-diabète, de façon à limiter le nombre de personnes qui tombent malades, devront arrêter de consommer ma boisson, et pourraient même m'accuser d'être partiellement responsable de ma maladie » ?
De plus, Coca-Cola a axé ses efforts marketing ces dernières années sur la promotion de son « Coke Zero », sans sucre ni caféine. Sans être idéale, et de très loin, cette boisson est tout de même a priori bien moins nocive pour les diabétiques que le Coca-Cola traditionnel [8].
Toutefois, Jérémy Anso a raison de faire remarquer que nulle part, dans la plaquette de la FFD, il n'est écrit clairement qu'une personne diabétique doit absolument arrêter de boire des sodas, et c'est très dérangeant en effet.
Concernant les fabricants de médicament, c'est plus douteux… En effet, il est clair qu'ils n'ont absolument pas intérêt à ce que les patients s'aperçoivent qu'on peut souvent guérir du diabète de type 2 grâce à des changements de mode de vie, et ainsi se passer de tout médicament.
Il me semblerait donc sain que les associations de malades qui veulent rester crédibles ne reçoivent pas de financement de ces sociétés. Dans le cas de la FFD, je pense que Jérémy Anso a raison de penser que le peu d'insistance mis sur l'efficacité du régime méditerranéen et du jeûne intermittent s'explique par « d'amicales pressions » de la part des sponsors, qui préfèrent que l'on raconte aux malades que le diabète de type 2, c'est pour la vie.
C'est un vrai problème et je pense que les diabétiques de type 2 doivent en être informés. Jérémy a rendu un grand service en leur permettant de savoir à quoi s'en tenir la prochaine fois qu'ils reçoivent de la documentation de la FFD.
À votre santé ! (et un grand merci à Jérémy Anso)
Jean Marc Dupuis